AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable Gamer ERAZER DEPUTY P60 – 15,6” FHD 144Hz – i7-12è ...
999.99 € 1399.99 €
Voir le deal

Partagez

Intoxicated with madness, I'm in love with my sadness ♔ [LIBRE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Correctrice du fow' !
Utopie Éternelle
I am
Utopie Éternelle
Messages : 17
Date d'inscription : 19/08/2014
Intoxicated with madness, I'm in love with my sadness ♔ [LIBRE] Empty
MessageSujet: Intoxicated with madness, I'm in love with my sadness ♔ [LIBRE] Intoxicated with madness, I'm in love with my sadness ♔ [LIBRE] Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 18:44


Sécurité.
Un mot qui sonnait sèchement, en dépit de sa signification. Creux, dur, lancinant, alors qu'il représentait tout ce qu'Utopie Éternelle pouvait espérer pour son Clan, accouplé au calme et à la prospérité. Ce jour là, elle pouvait être fière ; fière d'avoir prouvé sa place au sein de celui-ci, de s'être acquittée de ses tâches, d'avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre la vie meilleure à tous ces félins qu'elle chérissait en cette journée éprouvante. Pourtant, c'était une indéfinissable tristesse qui engourdissait ses pattes, une amertume profonde qui secouait son pelage de frissons, et la prenait à la gorge comme des odeurs d'ammoniac. La nécessité, brutalement, de s'en aller.
De partir.
Loin, loin, loin de tout.
Ses pattes frôlèrent tout juste le sol lorsqu'elle jaillit hors des délimitations du campement, pour s'élancer dans les landes, éclair de jais au milieu des herbes folles.
Partir.
La gueule en l'air, le regard perdu au loin, prenant de plus en plus de vitesse, le cœur battant à tout rompre contre ses côtes, Utopie effleurait à peine la végétation de ses pattes veloutées qui battaient une mesure extrême.
Loin.
Le vent caressait son pelage tissé d'obscurité, sa silhouette gracile et svelte qui filait, toujours plus rapide, entre les brins d'herbes du Près Gris, se faufilait, bondissait, sans jamais s'arrêter.
Ailleurs.
Fuir l'abandon, l'asthénie, laisser couler la tristesse et l’écœurement, cette sensation insoutenable que son monde s'écroulait sous ses pattes. Et Utopie continuait de courir, de galoper, comme si le feu la poursuivait, comme si le ciel, au-dessus d'elle, voulait s'écrouler, de toutes ses forces, de toute sa puissance de guerrière, ne jamais s'arrêter, jusqu'à ce que ses pattes brûlent, les coussinets incandescents, bouillants de sang.
Filer comme le vent.
Rattraper son élément, à son instar, un alter ego de Zéphyr, de la tempête, du blizzard. Repousser ses limites, être l'unique, la seule, l'improbable elle-même. Félin noir qui cinglait les fougères en sautant, dérapait sur quelques rares rochers, devenait ardent, embrasé.
Utopie Éternelle brûlait.
Son sang bouillonnait, sa rage émulsionnait en elle, ses pattes crépitaient, hurlant son instabilité au monde, sa soif de justice, de revanche sur un mauvais jugement, et ses prunelles de péridot flamboyaient, à tel point que l'on aurait pu croire que ses iris se décoloraient sur ses sentiments, tandis qu'elle martelait le sol à vive allure, encore, toujours.
Arrêt brutal.
Un élément indiscernable dans les hautes herbes vint heurter ses pattes avec la violence d'un couperet, envoyant bouler sa silhouette contre le sol sans préavis. Son corps roula sur le sol. Elle s’arrêta, épuisée, vidée, admirant avec véhémence son exutoire d'un simple instant, avant de se redresser pour aviser les environs. Rien. Aucune plante ou autres butins à prendre pour justifier son absence auprès de son chef, aucun obstacle pour justifier sa chute, aucun coupable pour dissoudre sa haine dans une joute verbale. L'arrêt pur et simple. Le calme.
Le soleil s'enroulait dans son arabesque dorée, là-haut, laissant les couleurs du ciel décliner en un kaléidoscope de mauve, orange et céruléen. Et elle était là, flaque d'obscurité au milieu d'un spectacle trop beau, trop parfait pour elle, simple tâche parmi les prêles et les coquelicots, à deux pas seulement de la ferme abandonnée. Les limites de son territoire, laissant apparaître cet élément de neutralité en ruines, comme son âme. Anéantie, dégradée, délabrée, démantelée, dévastée, ravagée. Utopie leva un regard presque misérable à la bicoque, qui lui rendit un sourire de pierres édentées.
« … La décadence, vieil ami. »
Débris de mon coeur, vestiges de mon âme, décombres de mon esprit.
« J'ose espérer que je ne suis pas seule. » Souffla-t-elle finalement, lorsque son regard accrocha une autre silhouette, légèrement plus loin, qui venait de se redresser.
Et Utopie plongea son regard méphistophélique dans celui de l'inconnu, dans sa plus belle apparition luciférienne, pour s'élever à son tour et lui offrir toutes ses chimères fantomatiques d'un simple mouvement de queue.
L'infini néant venait soudainement de se transformer en illusion infernale.
Revenir en haut Aller en bas

Intoxicated with madness, I'm in love with my sadness ♔ [LIBRE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Une journée bien agitée [LIBRE]» Une petite nouvelle [Libre]» Première sortie de la pouponnière [RP LIBRE]» Une journée pleine de travail [LIBRE]» ROUCOULEMENT SINISTRE [Pv: Libre] EN COURS
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Guerre des Clans STD  :: Archives :: RPs-