Cascade Argentée rentrait de patrouille frontalière. Elle était de très mauvais poil. Comme d'habitude. Elle s'était chamaillée avec un foutu guerrier, qui lui donnait des ordres sans arrêt. De quoi il se mêlait, lui ?! Elle était guerrière depuis 4 lunes ! Ok, il était chef de patrouille, mais ce n'était pas une raison. Cascade Argentée, va chasser plutôt près du ruisseau, Cascade Argentée, ne bouge pas, j'ai senti quelque chose. Le pire c'est qu'elle a éclaté quand il a dit chut en lui mettant sa queue sur son museau pour la faire taire. Elle lui a mordu la queue et a feulé. La proie s'est échappée mais elle n'en tenait pas compte. Le guerrier l'a grondé et elle s'est disputée avec lui un bon moment. Les autres chats de la patrouille ne disaient rien, regardant le tout. Cascade Argentée ne se laissait jamais faire. Le guerrier aurait dû le savoir. Finalement ils rentrèrent et le chef de patrouille est allé faire son rapport à Étoile Cristalline. Bien sûr il n'avait rien dit de la dispute, c'était trop personnel et il avait sûrement peur que la chef ne le nomme plus chef de patrouille vu qu'il gérait mal ses compagnons de chasse. Cascade Argentée décida d'aller se changer les idées sur un territoire neutre, loin de tout ces idiots.
Et peut-être que Petite Rivière se trouvait là-bas. Petite Rivière, elle lui manquait tellement. Sa sœur qui avait disparue depuis la mort de son père.
Cascade Argentée se trouvait désormais près des Quatre Chênes. Elle décida de chasser un peu. La guerrière sentit soudainement un lapin. Elle le vit et rampa jusqu'à lui, pour enfin le poursuivre. Sa proie fonça dans un buisson et Cascade Argentée sauta dedans, refusant d'abandonner. Grosse erreur. Une douleur se répandit sur son corps fin. Des ronces s'agrippèrent à son pelage. Cascade Argentée avait la tête sortie du buisson et elle gesticula. Elle n'arrivait plus à sortir !

« Crotte de souris ! » grogna la guerrière.

Tout à coup, elle vit un chat la regarder. C'était une femelle, elle l'avait senti. Celle-ci avait un pelage noir et de beaux yeux jaunes. Mince, il fallait vraiment que quelqu'un la regarde dans un moment ridicule !! Déjà qu'elle était de mauvaise humeur...

- Qu'est-ce que t'as à me regarder, toi ?!, cracha la femelle blanche et grise avec agressivité.

Le rire rauque de la chatte aux yeux ambrés fit hérisser toute l'échine de Cascade Argentée. Ses yeux lançaient des éclairs, tant elle était furieuse. Si elle avait pu, elle aurait sûrement foudroyé la femelle sur le champ.

- Tu n'as pas l'air de savoir à qui tu parles, constata la femelle après s'être calmée, toujours en la fixant.

Non, sans blague ! Et toi tu n'as pas l'air de savoir de qui tu te moques comme une andouille ! pensa la guerrière coincée dans le buisson de ronces de mauvaise humeur. Ces chats... Toujours à se croire supérieurs et à vouloir mettre un doute dans la tête des autres avec les phrases du genre Tu sais pas qui je suis. J'ai beaucoup de pouvoir par rapport à toi alors fais attention à ce que tu dis.

C'est souvent les enfants de Chefs ou de Lieutenants qui disent cela. Ou eux-même. De toute façon, lieutenant, Chef ou pas, il n'y avait pas de différence. Ce n'est pas parce qu'on a du pouvoir qu'on doit être traité avec plus de douceur. Elle flaira vite-fait. Le Clan de l'Ombre. Après réflexion, cette femelle lui disait quelque chose. Ou avait bien-t-elle pu la voir auparavant ? À l'assemblée ? Cela faisait deux lunes qu'elle n'y était pas retournée. En tout cas, la prochaine fois, elle pourra à nouveau y aller. Cascade Argentée se décida finalement à répondre:

- Toi non plus, tu ne sais pas à qui tu t'adresses. Tu vois, au lieu de me regarder comme si les chats ne se coinçaient jamais dans des buissons de ronces, ce serait judicieux de m'aider à me sortir de là, tu ne trouves pas ? Ou est-ce que ton stade d'intelligence n'est pas encore à la hauteur ? Dans ce cas tu peux tourner le pas et partir fixer d'autres chats de ton clan, grogna Cascade Argentée.

En disant ses mots, elle gigota et arriva à délivrer ses pattes avants. Elle essaya de toucher le sol, en vain. Elle resta accrochée dans l'air. Elle pourrait peut-être y arriver. Elle réussira, que ce soit avec ou sans l'aide de ce chat.

La chatte réprimande :

- Toi non plus, tu ne sais pas à qui tu t'adresses. Tu vois, au lieu de me regarder comme si les chats ne se coinçaient jamais dans des buissons de ronces, ce serait judicieux de m'aider à me sortir de là, tu ne trouves pas ? Ou est-ce que ton stade d'intelligence n'est pas encore à la hauteur ? Dans ce cas tu peux tourner le pas et partir fixer d'autres chats de ton clan !

L'ennemie, en disant ces mots, avait réussi à délivrer ses pattes avants de l'emprise des ronces.

Agacée par ses paroles, je me redresse et la fixe encore plus intensément.

- Tu es en train de m'insulter. Crois-tu que cela donne envie aux gens d'aller vers toi ? Maintenant je te reconnais, Cascade Argentée. On m'a parlé de toi, celle qui se plaint toujours de tout. Je plains les membres de ton Clan, pauvre d'eux ! Ils doivent bien avoir envie de te frapper. Je ne m'abaisserais pas à aider une pauvre chatte comme toi, assez naïve pour se coincer dans un buisson de ronces.

Et toc, je l'ai piquée à vif. Pour qui se prend-elle ?

- Je ne me plaint pas sans arrêt, c'est faux ! J'ai juste un mauvais caractère ! C'est une sacrée différence. Les chats de mon clan n'oseraient jamais me frapper, ils me connaissent trop bien pour en connaître les conséquences. De toute façon ça m'est totalement égal de ce qu'ils pensent de moi, d'ils n'arrivent pas à me comprendre, c'est leur problème. Je suis loyale et efficace, ils n'ont pas à se plaindre !

Elle reprit, plus glaciale encore :

- Tu crois tellement bien me connaître, grâce à de stupides rumeurs. C'est décevant. Tout les idiots croient les rumeurs, au lieu de se faire leur propre opinion. Pourtant, tu ne me connais pas. Tu ne connais pas mon passé, donc tu ne peux pas me juger. Tu dis "pauvres chats de mon clans", sans savoir si ce n'était pas plutôt moi, la "pauvre" au final. Tu viens juste de me rencontrer il y a quelques minutes. C'est facile ça, de croire les autres, par contre c'est une toute autre chose d'essayer de comprendre la personne en question. En ce qui concerne ce que tu viens de dire, que je fais fuir les gens en les insultant... Qui te dit que ce n'est justement pas mon but ? Et j'ai mes raisons, crois-moi.

Ses yeux brillèrent de tristesse et de douleur. Je m'étais sûrement emportée. Et puis... ses propos... me rappelaient vaguement quelque chose... mon enfance... son passé... elle veut me faire comprendre qu'il n'était pas joyeux. Comme le mien.

- De toute façon je ne veux pas de l'aide d'un chat comme toi. Je n'ai besoin d'aide de personne. Je n'ai jamais eu besoin d'aide. Je ne vois pas pourquoi ça changerait du jour au lendemain.

Elle se débattait, et se griffa profondément.

-Je... ce fut très dur à dire, me mes lèvres prononcèrent seules :

Pardon... oui, pardon. Je ne savais pas tout cela, et je n'aurais pas dû écouter les rumeurs de mes stupides guerriers. Je te crois, Cascade Argentée.

La chatte de la Rivière me regarda.

Accepterais-tu mon aide tardive ? lui demandai-je.